Et si, demain, être riche, c'était avoir du temps ?
Cet article contient de la fiction prospective. Ce contenu est fictionnel. Il est toutefois inspiré par l'observation de signaux faibles et d'émergences issue d'une veille intensive sur l'évolution des modes de vie. Abonnez-vous pour recevoir une nouvelle fiction tous les jeudis.
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
Vous suivez avec attention les résultats de la Grande Loterie du Temps. Au fur et à mesure que les numéros gagnants sont dévoilés, vos espoirs de remporter le gros lot s’amenuisent. Voilà, le résultat vient de tomber, vous avez encore misé sur les mauvais numéros. Il y a apparemment un grand gagnant, qui vient de remporter vingt ans de tranquillité… Le veinard ! Vous divaguez sur ce que vous feriez avec un tel pactole. Tout à coup, une notification de votre compte-temps vous tire de votre rêverie : vous êtes encore dans le rouge !
Vous étiez pourtant passé·e maître dans l’art de gagner suffisamment d’argent en un temps limité de travail. Vous avez construit votre projet professionnel de manière à ce que vos interventions soient suffisamment uniques pour qu’elles s’arrachent à prix d’or. Vous avez réussi à automatiser une grande partie de vos tâches administratives. Ainsi, vous échappez à l’enfer de la numérasse. Vous avez diminué drastiquement vos possessions matérielles pour ne pas avoir à vous occuper de leur entretien. Tout cela vous a laissé un temps de loisirs conséquent, et la sensation de faire partie des classes les plus aisées de la société.
Mais avoir un enfant a tout à coup bousculé ce savant équilibre. Vos besoins financiers ont augmenté, et votre temps de loisirs a été converti en temps domestique. Une sensation de déclassement s’est doucement installée : vous revoilà contraint de travailler plus pour pouvoir payer quelqu’un qui prend en charge une partie de votre travail domestique. Pourquoi n’avez-vous pas hérité d’une famille riche en temps ? On raconte que certains ont sur leur compte-temps plusieurs centaines d’années épargnées. Tout serait beaucoup plus simple…
D’ailleurs, vous envisagez sérieusement de contracter un prêt de temps. Cela vous permettrait de prendre soin de votre enfant tout en développant de nouvelles passions. Vous avez fait vos calculs : vous pourriez emprunter trois années à la Banque du Temps, ce qui vous permettrait de quitter immédiatement votre emploi. Bien sûr, il faudrait aussi mettre ces trois années à profit pour trouver une source de rémunération optimale et rembourser les mensualités de la banque. Mais avec les dernières aides publiques en faveur des placements sur le temps, cela pourrait s’avérer un bon calcul...
Les articles et ressources qui m’ont inspirée :
👉 Les Time Millionaires
👉 Pouvoir d’achat, classe sociales, inégalités et bonheur
👉 Faire avec le temps : rapport d’étonnement du OuiShare Fest
👉 De la paperasse à la numérasse