Et si, demain, des cyberattaques visaient les quartiers où le prix de l'immobilier est trop élevé ?
Cet article contient de la fiction prospective. Ce contenu est fictionnel. Il est toutefois inspiré par l'observation de signaux faibles et d'émergences issue d'une veille intensive sur l'évolution des modes de vie. Abonnez-vous pour recevoir une nouvelle fiction tous les jeudis.
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
Vous vous réunissez avec vos voisins en conseil d’urgence. Tout le monde le craignait, mais vous voilà face à la réalité : votre quartier fait l’objet d’une tentative de déstabilisation organisée. Cela a commencé par quelques articles étranges relayés sur les réseaux sociaux, répandant de fausses informations. Une invasion de rats dans votre quartier, des pénuries d’eau, un déversement de pollution, un taux de cancer localisé élevé, des odeurs fétides... Tout cela est évidemment faux - mises à part, il faut l’admettre, les odeurs à certains moments de la journée. Puis l’attaque est ensuite passée à l’étape supérieure : les données publiques ont été piratées pour faire apparaitre des risques naturels majeurs, évidemment infondés, sur votre terrain et ceux de vos voisins.
Même si la manœuvre n’a pas été encore revendiquée, vous vous doutez bien de son objectif final : faire baisser considérablement la valeur des biens immobiliers du périmètre. Ces attaques sont en général menées par des militants qui défendent les droits des primo-accédants et la justice entre générations. Pour l’instant, vous aviez échappé au phénomène. Mais votre quartier de banlieue, autrefois morne, s’est métamorphosé, à l’initiative de nouveaux arrivants, en un lieu agréable et vivant. En quelques mois, des petits commerces ont ouvert sous forme de kiosques : un cafetier, un épicier, un boulanger,… Mais surtout, le petit bois, jusqu’alors anxiogène, est devenu un lieu magique grâce à un enforesteur venu s’installer à quelques maisons de chez vous. Il propose chaque jeudi des balades pour redécouvrir l’art de rentrer en forêt. Vous ne manquez aucun de ces rendez-vous qui vous donnent l’impression de découvrir le côté sauvage de votre lieu de vie, mais aussi de votre for intérieur.
Cette transformation a suscité une convoitise à laquelle le quartier n’était pas habitué. Les prix, en quelques mois, ont explosé. Le débat entre voisins qui prend forme au cours de ce conseil d’urgence traduit bien les tensions qui en ont résulté. Tout le monde comprend bien que les militants n’arrêteront pas tant qu’il n’y aura pas quelques biens mis en vente dans ce nouveau contexte de prix. Certains avaient bien envisagé de vendre, mais dans l’idée de faire une plus-value conséquente. La chute des prix changera tout. Tout le monde se regarde : qui pourrait bien vendre son logement ?
Si pour une minorité, céder à ce chantage terroriste n’est pas une option, le bon sens exige d’ouvrir des négociations. L’enforesteur, avec sa personnalité sereine, est choisi pour jouer le rôle d’émissaire. Il saura établir des liens de confiance avec les militants. Mais au fur et à mesure de la discussion, vous prenez conscience que les dommages sont irréparables pour le quartier. A partir de maintenant, le doute subsistera toujours dans l’esprit des potentiels acquéreurs. Tout ce que vous pouvez espérer, c’est que cette sale histoire ne donne pas envie aux personnes arrivées récemment de quitter les lieux. En particulier, si jamais l’enforesteur venait à partir, le quartier perdrait son âme toute neuve. Conscient de ce risque, tout le quartier se retrousse les manches, à la recherche d’un bout de terrain à partager ou d’une parcelle proche de l’abandon…
Les tendances et signaux faibles derrière la fiction
🔮 Et si les banlieues américaines n’étaient qu’une première ébauche ?
“Remote work, the arrival of home-owning millennials, and other forces can be an opportunity to remake them for the better”
(Trad. : Le travail à distance, l'arrivée des millenials propriétaires de leur maison et d'autres forces peuvent être l'occasion de les remodeler pour le mieux)
👁️ Blank Street Coffee remet le kiosque de rue au goût du jour
Menda and Freiha discovered that would-be vendors can also work with landlords to set up vending carts on private land, which in essence makes them exempt from the permitting limits imposed on public street vending.
(Trad. : Menda et Freiha ont découvert que les vendeurs potentiels peuvent également travailler avec les propriétaires pour installer des chariots de vente sur des terrains privés, ce qui les dispense essentiellement des limites d'autorisation imposées à la vente sur la voie publique.)
👁️ S’enforester, acte majeur de l’utopie sauvage
S’enforester, c’est une double capture : on va autant dans la forêt qu’elle emménage en nous
😮 Les GenZ espèrent un krach immobilier pour pouvoir devenir propriétaires
"Gen Z was the generation most likely to want a housing crash or correction so they could buy a home," researchers wrote. "Despite their hopes for a cooler market, Gen Zers have the least saved for a home."
(Trad. "La génération Z était la génération la plus susceptible de souhaiter un effondrement ou une correction du marché immobilier afin de pouvoir acheter une maison", ont écrit les chercheurs. "Malgré leurs espoirs d'un marché plus accessible, les membres de la génération Z sont ceux qui ont le moins économisé pour une maison".)