Et si, demain, le surcyclage devenait le nouveau bricolage ?
Cet article contient de la fiction prospective. Ce contenu est fictionnel. Il est toutefois inspiré par l'observation de signaux faibles et d'émergences issue d'une veille intensive sur l'évolution des modes de vie. Abonnez-vous pour recevoir une nouvelle fiction tous les jeudis.
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
Le bruit court qu’une de vos connaissances compte se débarrasser de sa voiture. Voilà plusieurs semaines que vous en cherchez une. C’est malheureusement de plus en plus dur à trouver. Tout le monde est à l’affût de réserves de matériaux à prix abordable : électroménager, appareils électroniques, anciens vêtements ou meubles, tout est digne d’intérêt. Mais une voiture, c’est le jackpot ! Entre les micro-processeurs, les métaux et autres polymères, tout est transformable avec un peu d’huile de coude.
Pénuries et augmentation des prix des matières premières ont rendu le surcyclage populaire. Les déchèteries sont désormais des lieux de flânerie bondés le dimanche, où les badauds se lancent à la recherche de la pièce qui permettra de finir ou d’améliorer un projet en cours. Téléphones à la main, ils scannent les objets au fur et à mesure de leurs découvertes. Ils peuvent ainsi obtenir rapidement des idées de transformation. Ils accèdent aussi à des tutoriels pour savoir si les travaux envisagé sont techniquement à leur portée. Chaque pièce emportée coûtant une petite somme, il vaut mieux être sûr·e de son coup.
Si seulement vous arriviez à mettre la main sur cette épave de voiture, vous pourriez revendre une bonne partie des pièces à la déchèterie. Mais vous garderiez la carrosserie pour finir vos projets en cours. Au sein du quartier, vous êtes l’expert en soudure. Vous avez tout le matériel nécessaire et suffisamment d’expérience pour mener à bien des projets ambitieux. D’autres se sont formés à l’électronique ou à la chimie. Mais les nouveaux rois, ce sont sans conteste les champions de l’approvisionnement. Un de vos voisins a dans son garage un vrai trésor de guerre. Il peut vous trouver les matériaux les plus rares. Mieux vaut, par contre, ne pas chercher à savoir d’où cela provient…
Vous avez malgré tout l’habitude de vous autoriser de temps en temps une petite virée dans le magasin de bricolage du coin. A vous le luxe de réaliser un projet en un temps record, avec un résultat final proche de votre idée de départ. Et surtout le plaisir de retrouver vos anciennes sensations de bricolage. Mais vous commencez sérieusement à vous demander si cela en vaut encore la peine. Pour accéder à ces matières brutes qui n’ont jamais été surcyclées, il faut dépenser une petite fortune. Et c’est au final beaucoup de tracas : cette matière première sera forcément très convoitée, et il vous faudra redoubler de vigilance pour la protéger…
Les tendances et signaux faibles derrière le récit
👁️ La Prius, convoitée par les voleurs
Selon Auto Plus, le pot d’échappement catalytique de la Prius hybride fait l’objet d’un trafic de métaux rares – rhodium et palladium notamment – dont les cours s’envolent actuellement sur les marchés.
👁️ Naissance d’un écosystème local de réemploi
C’est ça la mine urbaine, aujourd’hui négligée : tirer de bâtiments réhabilités ou déconstruits des matériaux pour la construction. Récupérer sur les chantiers des portes, des dalles de plancher technique, des briques et plein d’autres choses pour les réutiliser sur le chantier d’à côté et éviter de consommer de nouveaux matériaux venus de loin.
👁️ Accéder aux “stocks dormants” de tissus
👁️ Que peut-on faire avec une vielle carte mère ?
😮 Le truckuzzi
😮 La voiture-serre